La session inaugurale du nouveau “Africa Focus Group” (précédemment dénommé “Africa Platform”), coprésidée par l’Italie et les États-Unis d’Amérique et établie dans le cadre de la coalition mondiale anti-Daesh, au niveau des directeurs politiques/envoyés spéciaux, se tiendra à Bruxelles le 2 décembre prochain.
La réunion, qui sera ouverte par des messages vidéo du Ministre italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Luigi Di Maio, et du Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, fait suite à la proposition formulée par le Ministre Di Maio lors de la Réunion Ministérielle de Rome, le 28 juin dernier, de doter la coalition d’une structure permettant une analyse globale du phénomène, compte tenu de la menace importante que représentent Daesh et les groupes affiliés dans diverses régions du continent, à commencer par le Sahel.
L’objectif de l’Africa Focus Group est d’adopter une approche prospective et stratégique de la menace que représente l’organisation terroriste, tout en veillant à la coordination avec les initiatives et les structures régionales et multilatérales existantes et en assurant la participation la plus large possible des partenaires africains.
A la suite d’une proposition italienne, la création de ce groupe, confirme encore une fois l’engagement de l’Italie sur le continent africain et dans le cadre de la coalition mondiale anti-Daesh.
L’Italie félicite le Royaume du Maroc pour sa désignation en tant que coprésident non permanent de l’Africa Focus Group, qui confirme le rôle de premier plan du Maroc dans la lutte contre Daesh et les groupes affiliés en Afrique et au Moyen-Orient.
PROPOSITION
Le Ministre italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Luigi Di Maio, a présenté la proposition d’établir un mécanisme pour aider la Coalition mondiale à concentrer et à coordonner ses efforts contre les menaces multiples et permanentes d’ISIS en Afrique. La proposition découle de la reconnaissance du fait que le travail de la Coalition bénéficierait d’un mécanisme dédié de consultation et d’analyse en ce qui concerne les branches d’ISIS en Afrique.
RAISON D’ÊTRE
Depuis 2014, la Coalition mondiale s’efforce de réduire la menace que représente ISIS pour la sécurité internationale. Nos efforts ont effectivement diminué la capacité militaire, le contrôle territorial, le leadership, les ressources financières et l’influence en ligne d’ISIS. Alors que la présence et les capacités d’ISIS dans ses bastions traditionnels d’Irak et de Syrie ont été dégradées, mais pas encore éradiquées, la menace qu’il représente dans d’autres régions a augmenté, notamment en Afrique. Tout en maintenant la Syrie et l’Irak au cœur de son activité, la Coalition doit accroître son attention envers les réseaux et les affiliés d’ISIS sur le continent africain dans son ensemble et dans toute zone spécifique où la nécessité s’en fait sentir, actuellement la région du Sahel, l’Afrique subsaharienne et l’Afrique de l’Est, et avec une approche flexible tenant compte des particularités des affiliés de Daesh en Afrique et des activités des groupes affiliés à AQ.
Le groupe de réflexion sur l’Afrique fonctionnerait parallèlement aux groupes de travail existants et constituerait un mécanisme permettant de maximiser les synergies entre les multiples lignes d’action visant à relever les défis spécifiques posés par l’ISIS en Afrique. L’institution du groupe de réflexion sur l’Afrique n’empêche pas les groupes de travail existants d’élargir leur champ d’action à l’Afrique.
S’appuyant sur le travail accompli lors des récentes réunions au niveau technique, la proposition a été discutée lors de la réunion ministérielle plénière de Rome le 28 juin. Pour la première fois, cette réunion a inclus la participation de certains pays non membres d’Afrique, à savoir le Burkina Faso, le Ghana et le Mozambique, en tant qu’observateurs. La proposition de créer un groupe de réflexion sur l’Afrique a recueilli un large soutien et les ministres ont convenu de poursuivre le développement de cette idée.
Le groupe de réflexion fonctionnerait avec le soutien des partenaires africains concernés et avec l’objectif d’une appropriation maximale de leur part, serait fondé sur un engagement des membres et des pays partenaires à respecter pleinement le droit international, et agirait en étroite coordination avec les initiatives existantes – telles que la Coalition internationale pour le Sahel, le Forum mondial de lutte contre le terrorisme/GCTF, ainsi que les initiatives de la SADC et de la CEEAC – dans le cadre d’une approche globale et pour éviter toute duplication des efforts.
TÂCHES
Les principales tâches du groupe de réflexion sur l’Afrique seraient les suivantes :
- Fournir une évaluation stratégique commune ou communément acceptée sur les menaces spécifiques liées à ISIS et la stratégie d’expansion sur le continent, ainsi qu’une compréhension générale des menaces et de la stratégie liées à AQ, le cas échéant ;
- Identifier et promouvoir les activités de renforcement des capacités des membres de la Coalition visant à améliorer les efforts des gouvernements bénéficiaires pour dissuader et interdire les combattants et les attaques terroristes, contrecarrer l’expansion territoriale, le recrutement, le financement et les capacités de communication, dans le plein respect du droit international des droits de l’homme ;
- Assurer la collaboration avec les groupes de travail existants et leurs activités, pour rassembler et synthétiser les informations pertinentes, y compris les rapports, les documents et les analyses, concernant la menace d’ISIS en Afrique ;
- Interagir, au nom de la Coalition, avec les initiatives et organisations régionales existantes, telles que la Coalition pour le Sahel, la CEDEAO, la SADC et la CEEAC.
FONCTIONNEMENT
Contrairement aux groupes de travail existants, le groupe de réflexion proposerait une rotation pour la coprésidence, les États-Unis et l’Italie servant de coprésidents permanents, accueillant alternativement les réunions et assurant les fonctions de secrétariat. Sur la base d’un accord général, les coprésidents seront accompagnés au cas par cas par deux autres membres de la Coalition, dont au moins un serait de préférence originaire d’Afrique.
Les consultations du groupe de réflexion sur l’Afrique se tiendront en personne deux fois par an, avec une réunion supplémentaire tenue virtuellement, et à tout moment si nécessaire en fonction des événements sur le terrain. Les résultats de ces consultations seront présentés lors de la réunion ministérielle suivante. La participation se ferait au niveau des hauts fonctionnaires (directeur général/envoyé spécial ou équivalent).